Une expérience de jeûne

Un jeûne, mais quelle drôle d’idée ! et pendant les fêtes en plus ??

Chaque fin d’année depuis quelques années, je me retire du monde, seule quelques jours, pour faire le bilan de l’année écoulée et définir les objectifs de l’année à venir.

Depuis l’an dernier, je couple cette introspection à un jeûne, pour un nettoyage complet : psychique, physiologique, et plus encore. Mais pourquoi donc ?? 

Dans cet article, je vous partage mon expérience, celle de mon premier jeûne. Je vous dis tout plus bas mais avant, je vais peut-être vous étonner avec cette révélation : tout le monde jeûne ! Tout le monde sait jeûner, tout le monde peut le faire !

Et oui, la nuit quand on dort, on jeûne : c’est naturel, personne ne se pose de question. Et pour certains, la nuit peut même durer très longtemps ! alors pourquoi ne pas pousser cette abstinence quelques heures de plus ?

Mais quelle drôle d’idée ! Pourquoi j’ai décidé de jeûner ??

Etant une grande gourmette et gourmande, cela me semblait le bout du monde de ne plus manger. Allais-je tenir ?? et pourquoi se faire souffrir ainsi (en vrai, on ne souffre pas…) ?

La première fois que j’ai pris cette décision, c’était un défi envers moi-même : je voulais vraiment savoir si je pouvais tenir sans manger.

Puis très vite, j’ai voulu vérifier les bienfaits dont parlent tant tous ceux qui plébiscitent le jeûne, méthode millénaire qui a fait ses preuves pour régénérer le corps. Bien sûr parmi les bienfaits, il y a la perte de poids, c’est le premier bénéfice qui paraît évident puisqu’on arrête de s’alimenter ; on ne peut plus prendre de poids, n’est-ce pas ?!

Mais il y a d’autres bénéfices, moins visibles, comme par exemple : la détoxination, la régénération du tissu cellulaire, le nettoyage profond du système digestif ou encore la régularisation de la tension artérielle, une meilleure oxygénation des tissus, une peau embellie.

Les médecins experts du jeûne le constatent toujours : jeûner permet de retrouver/rester en meilleure santé, parfois de guérir de certaines maladies voire même de rajeunir ! Mais là n’est pas le propos de cet article.

J’avais donc l’objectif de tenir 5 jours complets sans ingérer aucun aliment solide.

En cas de réussite avec ce premier jeûne, j’avais aussi l’objectif de mettre en place de meilleures habitudes alimentaires au quotidien. Après cette « remise à zéro », cela me semblait le meilleur moment pour enchaîner sur de bonnes bases (par exemple au hasard : manger en fonction de ma faim et de ma satiété : cela vous dit quelque chose à vous aussi ?).

Les origines du jeûne dans ma vie ou comment je me suis décidée ?

Le jeûne a fait son apparition dans ma vie il y a 3 ans lors de discussions avec des stagiaires en PNL (Programmation-NeuroLinguistique, qui n’a rien à voir avec le jeûne, quoique l’on pourrait l’utiliser pour se motiver ou bien fixer son objectif de jeûne !).

Suite à ces discussions, je me suis alors documentée, j’ai entendu beaucoup de témoignages, j’ai écouté des dizaines de videos, j’ai emprunté tous les livres possibles sur ce sujet à ma bibliothèque préférée. Une amie stagiaire m’a fourni « Le guide du jeûne autonome » du Dr H. Lützner.

J’ai dévoré (ahah 😉 ) tous ces livres, guides, videos : j’étais très exaltée ! Une nouvelle expérience à tenter, et qui en plus pourrait me faire beaucoup de bien ! Car tous ceux qui s’y connaissent et qui ont expérimenté le jeûne sont unanimes : le jeûne est inné et programmé chez l’être humain et les bienfaits à en retirer sont nombreux !

J’ai donc décidé d’y aller à tâtons… Ce n’est quand même pas rien de ne plus manger… Je voulais voir comment je réagissais sans ingérer d’aliment solide. Suspens !

Ma « première fois » (une première fois un peu hybride) a eu lieu en juin 2017 sur une journée. Je n’ai pris que des jus de légumes (et des cerises !). J’étais avec deux amies qui, elles, déjeunaient de quiches et tarte aux pommes… Et bien, vous me croirez si vous le voulez, cela ne m’a fait ni chaud ni froid ; j’étais claire dans ma tête, et ces tartes ne m’attiraient pas le moins du monde !

Forte de ce premier succès (pas de malaise, je me sentais normale et j’étais toujours bien en vie !), j’ai réitéré en décembre 2018. Cette fois c’était une préparation à mon vrai jeûne que j’avais prévu de faire au moment de Noël. Mon objectif était toujours le même : observer.

Pendant 48h, je suis restée au calme chez moi et je me suis alimentée avec uniquement des tisanes. J’étais assez fatiguée et un mal de tête ne me lâchait pas. J’ai cassé le jeûne au bout de 36h par un jus de légumes frais et savoureux, jus fait maison bien sûr ! Dans certains types de jeûne, les jus de légumes sont autorisés alors disons que j’ai peut-être jeûné 40h.

Cela m’a grandement conforté dans ma décision et ma motivation de faire un jeûne de 5 jours complets à Noël !

Pourquoi pendant les fêtes de fin d’année ?

Sans doute par esprit de contradiction ? 😉

Plus sérieusement, il y a eu 3 raisons essentielles au choix de cette période :

  • mes enfants n’étaient pas avec moi à Noël en 2018
  • autour du solstice d’hiver (qui a lieu le 21 décembre), les nuits sont les plus longues, c’est une période toute trouvée pour rester au chaud, pour cocooner et prendre soin de soi (tout en faisant, je le rappelle, un bilan annuel qui nécessite du calme et un retour à soi !)
  • enfin sur un plan plus large, je suis convaincue par tout ce qui a trait à la décroissance, à la simplicité volontaire (chère à Pierre Rahbi) et au minimalisme, et je ne veux plus cautionner la surabondance de nourriture et le gaspillage qui vont de pair avec cette fête. En somme, je voyais là une forme de résistance de ma part au monde commercial, dans lequel je me reconnais de moins en moins jour après jour.

Ainsi la semaine de Noël en 2018 était toute trouvée et LA semaine idéale pour moi !

Alors, comment cela s’est-il passé ?

J’ai démarré ce premier jeûne le 21 décembre 2018. Je me suis alimentée de tisanes et de bouillons de légumes pendant 5 jours complets. J’ai rompu le jeûne le 26 décembre.

J’ai suivi le guide du Dr H. Lützner à la lettre.

Je me suis sentie légère, resserrée aussi, et j’ai surtout constaté que c’était très facile…
Tout mon système digestif était au repos : c’était le calme complet dans mon corps ! Quel zénitude !
Moi qui ai tout le temps, dans ma vie normale, des manifestations de l’existence de mon ventre, et bien là c’est comme s’il avait disparu… repos total.

J’ai retrouvé énormément de temps à ma disposition : plus besoin de penser aux menus, ni de faire les courses, ni de préparer les repas, débarrasser, faire la vaisselle etc… Vous imaginez le temps consacré à la cuisine, 3 fois par jour comme il est de coutume dans notre pays, surtout quand on n’achète pas de plats préparés ?!!

Bref, j’aurais voulu continuer au-delà des 5 jours, mais j’allais fêter la Saint-Sylvestre avec mes enfants et il fallait que mon organisme soit apte à remanger, qui plus est un repas de fête (je ne pouvais pas tout éviter…) !

Or la reprise alimentaire qui suit une période de jeûne est LA phase critique et à risque, et si elle est bâclée et elle peut mettre par terre tous les efforts réalisés pendant le jeûne. On peut vite dépasser les bornes et trop manger. Les conséquences peuvent alors être fâcheuses : par exemple le foie tolère fort peu l’alcool, le système nerveux peut réagir très vivement au café, trop manger d’un coup pour le corps peut nécessiter de tout vomir… bref, le tableau n’est pas top dans ce cas…

A noter que lorsqu’on planifie un jeûne, il faut penser aux jours qui suivent le jeûne en lui-même et les considérer comme faisant partie intégrante de l’expérience. C’est d’ailleurs valable également pour la phase de descente alimentaire qui doit précéder le jeûne.

Une petite phrase à méditer à ce propos :

« N’importe quel sot peut jeûner, seul un sage sait terminer convenablement un jeûne » Bernard Shaw

Un aperçu de comment je me sentais pendant ces 5 jours

Et après ?

Pendant le mois qui a suivi la fin de mon jeûne, j’étais dans une grande énergie, je tenais mon rythme alimentaire, je ne faisais pas d’excès (sauf le réveillon du 31 décembre !).

J’ai instauré une diète (compote de pommes un soir et le matin suivant) de 16h par semaine, que j’ai tenue pendant 3 mois.

Au fil des semaines, les vieilles habitudes ont malgré tout repris le dessus. Mes bases n’étaient sans doute pas assez solides, les sollicitations / tentations trop nombreuses et certainement je n’étais pas assez décidée dans ma tête !

Cependant, ce premier jeûne en lui-même fut une réussite et j’étais fière de moi. Il m’a permis de valider que jeûner était très facile, que je pouvais le faire sans risque et que mon corps savait s’autoréguler tout seul (il est créé pour cela !!). Et la cerise sur le gâteau, c’est que je ne crains plus de ne pas manger !

Mes conclusions

Après ce premier jeûne, j’ai tout de suite décidé que j’en referai un, plus long si possible (et il est en cours à l’heure où j’écris ces lignes !).

J’ai trouvé cette expérience vraiment très enrichissante :

  • sur le plan gustatif : les saveurs sont incomparables quand on reprend son alimentation !
  • sur l’observation de mes comportements à la reprise alimentaire : intéressant de voir que les anciennes habitudes ne sont vraiment pas loin, que je me sers toujours en trop grande quantité par exemple, que j’ai envie de manger plein d’aliments tellement tout a un goût formidable !
  • sur le plan physiologique aussi bien sûr. Par exemple : l’estomac rétrécit en très très peu de temps. Ainsi à la reprise alimentaire, il suffit de quelques morceaux de pommes pour être rassasié immédiatement
  • sur le plan émotionnel : un état stable. Je pense que c’est surtout dû au fait que j’étais en mode « ermite », seule, sans distraction et face à moi-même. Aucune tension relationnelle à gérer, aucune frustration (je ne faisais que ce qu’il me plaisait : le pied total !) et tout le loisir de mener à bien mon bilan annuel et mon jeûne !

 

L’expérience vous tente ? Alors, à quand le vôtre ?

Donnez-moi vos impressions en commentaires (ou utilisez le formulaire de contact), je vous répondrai avec plaisir !


2 réflexions sur “Une expérience de jeûne

  1. Article très intéressant que j’ai eu plaisir à lire. Une suggestion mettre à la fin qques références documentaire ( vidéos, livre du Dr…)
    Le jeûne est une expérience intéressante mais le côté « je m’isole » me gène un peu, est que cette expérience ne peut pas être communautaire ? Ne peut on pas y associer ses enfants ?
    Au plaisir d’en parler avec toi, merci pour cet article

  2. Chère Catherine, j’ai plaisir à lire ton message et je vais prendre en compte ta suggestion sans doute dans un prochain article. Mon guide précieux est bien celui du Dr Lutzner que je cite dans l’article : c’est un pas à pas très détaillé. Quant à l’isolement, c’était bien mon but recherché à la période du solstice d’hiver afin de mener mon bilan annuel en toute quiétude, mais tu peux tout à fait rejoindre un groupe de jeûneurs. Quant aux enfants, j’ai lu qu’ils pouvaient commencer les jeûnes à partir de 15 ans (cf. également les ados qui font le ramadan) mais tout dépend toujours, quelque soit l’âge, de la morphologie et l’état de santé. Il vaut mieux prendre conseil auprès d’un médecin spécialisé.

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