Partie 1 : l’aventure de la création d’une association

Pourquoi changer une « équipe qui gagne » ?

Oui, pourquoi…?

Depuis 6 ans, j’organise des randonnées pédestres dans les forêts franciliennes. Depuis 6 ans, je fais comme bon me semble, quand je veux, avec qui je veux, où je veux.
Depuis 6 ans, un petit groupe d’irréductibles marcheuses (on vous attend les hommes 😉 !) se joint à moi pour partager ma passion en plein milieu des arbres.
Pas de contrainte, que du bonheur renouvelé à chaque sortie ponctuée par un debrief que vous retrouverez sur ce site internet avec résumé, photos, itinéraire réalisé, etc.
Le tout bénévolement, juste parce que cela me fait plaisir et que les retours des participantes sont toujours très exaltés.

Alors pourquoi voudrais-je changer cela ??

Parce qu’il paraitrait que je suis en DANGER ! Il parait que je cours un grave danger à continuer ainsi…

La peur, une copilote bien encombrante pendant les randonnées

C’est ça, une graine de la peur ?

Ouh la ! La peur a fait son apparition au cœur de mes randonnées pédestres.

Ah la mauvaise graine !

Pourquoi s’est-elle mise à pousser dans mon jardin ?

J’ai bien commencé par couper ses petites feuilles vert tendre, mais elle a repris sa croissance de plus belle. J’ai alors tenté de la déraciner, mais même avec ma pelle de jardinier, la bougre, elle repoussait toujours plus revigorée.

Je ne voulais pas me résoudre à utiliser la manière forte et à acheter ce produit contre lequel je me bats depuis des années (vous vous souvenez en 2016 : la marche contre Monsanto)…

Alors… las… je me suis résolue à l’accueillir à bras ouverts, cette graine. Ne dit-on pas dans les stages de développement personnel « accueillez vos émotions, plutôt que de les repousser ! » ?

La nécessité de protéger le groupe

Depuis quelques mois, donc, la nécessité de créer une association qui me permettrait de poursuivre mes activités bénévoles de randonnées pédestres s’imposait de plus en plus régulièrement à moi.

J’ai commencé par vivre cette situation dans le déni le plus complet. Il y a un an en effet, il n’était pas question d’envisager ce projet de création, ni de me poser cette question qui deviendrait finalement inévitable : « que se passe-t-il si une personne qui randonne avec moi se blesse ? Qui est responsable en cas de litige ? ».

Je vous épargne le suspens, vous l’avez deviné : … la responsable c’est bibi !

J’ai ensuite entamé la phase ‘acceptation mais non prise en charge du problème’ : « oui oui, bon d’accord il y a peut-être un risque… mais cela fait 6 ans que je fais ces randonnées : pourquoi y aurait-il un problème maintenant ? et si je pense maintenant à ces éventuels incidents/accidents/litiges, je vais finir par les attirer une bonne fois pour toute (Loi de l’attraction oblige !) ». Et ça commençait à tourner en boucle dans ma tête dès que j’organisais une randonnée.

A l’automne dernier, dans un sursaut de lucidité, j’ai donc décidé de poser cette question sur un groupe/forum de discussion dédié à la randonnée.
J’ai eu droit à tout type de réponses, mais les plus fréquentes émanaient des allatoyahs des fédérations ! « il faut absolument vous constituer en association » « c’est hyper dangereux, vous êtes irresponsable ! », « c’est vraiment pas raisonnable, vous vous rendez compte ?! » « vous pouvez avoir de sérieux problèmes si vous tombez sur une personne procédurière qui veut vous ennuyer ». Ah oui, les personnes procédurières j’en ai connu pas mal, et c’est pas très marrant à vivre en fait.

A ce stade, la graine de la peur a laissé place à un baobab dans mon imagination…

Un baobab comme ça, vous voyez le tableau ?

Bon… merci les gars, je suis hyper motivée maintenant ! Je vais plutôt « mettre la clé sous la porte » et aller marcher seule sans plus en parler à personne. J’ai bien envie d’agir mais pas d’avoir ces inquiétudes rivées au ventre !

Apprentissage en cours/leçon envisagée : oui il faudrait protéger mon groupe de randonneurs, et moi-même, en souscrivant à une assurance adaptée.

La nécessité de (relativement) me simplifier la vie, de me tranquilliser l’esprit

En parallèle à ces réflexions, à plusieurs reprises, il y a eu quelques petits événements lors de mes randonnées qui me dérangeaient quelque peu, avec l’arrivée de personnes qui ne m’avaient pas prévenue qu’elles viendraient à la randonnée du dimanche, ces personnes m’étant de surcroit totalement inconnues.

En tant qu’organisatrice de la randonnée, je dois savoir qui s’est inscrit, je connais chacune des personnes de mes groupes, ainsi que leurs capacités physiques, et la plupart du temps dans la mesure du possible, j’ai adapté le parcours à mon public du jour…

Alors quand finalement, de nouvelles personnes se joignent à nous au pied levé, je suis partagée.

D’un côté je suis très enthousiaste à l’idée que les randonnées suscitent de l’intérêt et à l’idée que les personnes passent une belle journée en pleine forêt avec nous, et d’un autre côté, je me demande si cela va bien se passer, je me demande comment mieux faire dans mon organisation et surtout je m’inquiète. Bref, je ne suis plus sereine à 100% pendant ma randonnée.

Sans parler du fait qu’un groupe qui voit son effectif grossir de 20% ou 30% d’un coup, ce n’est plus tout à fait la même gestion sur le terrain. Et que faire de nos amis à 4-pattes ?

Alors ce genre de situation, je préférerais les éviter.

Apprentissage en cours/Leçon envisagée : poser un cadre via une association en bonne et due forme pourrait être bénéfique et simplifier mon relationnel.

La tentation de ne pas me conformer au système

Pourquoi dorénavant faire payer cette activité de randonnées en forêt, surtout que la probabilité d’avoir un litige est quand même assez faible… « bin-oui-quoi-c’est-pas-possible-à-la-fin » : on ne peut plus rien faire sans légiférer, mettre des contraintes partout, empêcher les gens d’agir sous couvert de leur assurer leur protection… C’est ça la liberté ?

Car il faut bien comprendre, qu’en créant une association, on entre dans un système.

Pour bénéficier d’une assurance qui protège les membres pendant leur activité sportive au sein de l’association, il faut créer une structure (déclarer une association en préfecture : c’est payant), il faut lui attribuer un compte bancaire (disposer d’un compte bancaire : c’est payant), il faut bien sûr également souscrire à une assurance qui elle aussi est payante. Et créer et représenter une association (une personne morale donc), c’est une responsabilité légale et un certain nombre de choses administratives à respecter.

Et puis le comble, c’est que les adhérents pourraient me pousser dehors lors d’un vote dans une prochaine assemblée générale !

Aïe aïe… vraiment, je n’ai pas envie de me lancer là-dedans !

Finalement, le processus de décision s’achève

La réalité c’est que j’aime marcher et j’aime partager ces moments en forêt avec mes groupes, c’est toujours différent, c’est toujours agréable, c’est toujours ressourçant. Alors je la trouve là ma motivation, au-delà des tracas administratifs qui ne manqueront pas de survenir (avec ou sans association d’ailleurs !).

Après avoir changé d’avis plusieurs fois depuis la Toussaint et même suspendu les randonnées afin d’y réfléchir, j’ai décidé de tenter l’aventure associative et le soutien de mes amies randonneuses m’a aidée à me lancer : merci les amies !

Il aura donc fallu plusieurs mois pour boucler cette réflexion qui débouche sur les avantages offerts par le biais d’une association.

Créer une association pour encadrer mes randonnées pédestres :

  • c’est une aventure humaine qui prend une nouvelle dimension avec un soutien concret (et j’espère grandissant !)
  • c’est la garantie d’avoir l’esprit tranquille sur le plan des éventuels litiges (et cela n’a pas de prix !),
  • c’est aussi gagner en sérénité grâce au cadre qui sera posé clairement (via des statuts, un règlement intérieur, etc…)

Apprentissage en cours : je vais apprendre à être libre au sein d’un cadre.

Pour connaître la suite, c’est par ici !


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